Il s'agit d'un musée consacré à la préhistoire, construit sur le site archéologique des premiers habitants de la Corée.
Le projet voulu par l'architecte comme « un vaisseau du temps » de forme abstraite et intemporelle, guide le public à la rencontre des « premiers hommes ».
Nous avons œuvré pour que la qualité acoustique soit en cohérence avec l'image du projet, d'une présence silencieuse, d'un lieu solennel en communion avec la nature, qui offre un cadre, magique, pour inviter les visiteurs à vivre une expérience unique.
L'une des difficultés principales était de réussir à obtenir une ambiance intimiste, dans un espace unique qui regroupe les expositions thématiques, l'accueil et le restaurant !
Comment profiter du parcours initiatique proposé, même lors de forte affluence, tel était l’enjeu.
Et comment atteindre une intelligibilité satisfaisante dans les différents ateliers interactifs ?
L'idée était de réduire autant que possible la durée de réverbération, ou plutôt, d'optimiser la décroissance sonore spatiale (la notion de réverbération est difficile à interpréter dans les volumes de cette ampleur).
Les traitements acoustiques que nous avons définis, appliqués au parois et au plafond de cet espace principal, étaient de 2 types : des panneaux en staff avec des grosses perforations de diamètre 80 à 220 mm, et des panneaux avec des petites perforations de diamètre 8 à 10 mm associés à des absorbants adaptés.
Nous avons aussi défini lorsque cela était possible des zones absorption complémentaires, comme par exemple les nappes lumineuses qui dissimulent derrière leur surface micro perforée un matériau fortement absorbant.
Grâce aux simulations informatiques, nous avons pu valider nos propositions et déterminer plus précisément quantités et localisations des traitements à prévoir pour atteindre nos objectifs.
Mais cette attention portée sur l'acoustique interne n'avait de sens que si le niveau de bruit ambiant dans le musée était contrôlé.
Ainsi, la composition de la façade a été soigneusement étudiée, pour éviter en particulier que les groupes de visiteurs à l'entrée ou à la sortie du musée puissent être entendus à l'intérieur.
Des précautions ont aussi été prévues pour limiter les bruits de pas en provenance de la promenade développée sur la toiture du projet.
Enfin, il importait de limiter les bruits des installations technique de façon à ce que les visiteurs ne se rendent pas compte de leur existence, de façon à ce qu'elles ne rompent pas l'illusion créée.
Notre mission nous a aussi amené a nous pencher sur la sonorisation. En effet des effets sonores et des contenus audio-visuels ont été intégrés à la muséographie, et notre intention était d'éviter autant que possible les interférences sonores entre zones.
Les haut-parleurs ont donc été définis en fonction des effets recherchés, des possibilités d'intégration dans le projet et des caractéristiques acoustiques évidemment.
Ce projet est un très bon exemple de comment, au travers d'une étroite collaboration avec les architectes et bureaux d'études lors des phases initiales de conception du projet, les principes acoustiques peuvent être intégrés dans le projet architectural.
